Jean-Charles Richard Faces





Couverture CD






Faces


Jean-Charles Richard solo saxophones soprano et baryton


Le propos


L’enregistrement de “Faces” représente l’aboutissement d’une recherche de plusieurs années : après ma sortie du CNSM de Paris, je me suis éloigné du monde “classique” dans lequel avait baigné mon apprentissage pour me poser la question de la place de mon instrument dans la Musique, question qui engendrait inévitablement une interrogation concernant son répertoire. A l’époque, j’avais décidé non seulement de “laisser reposer” les saxophones sur lesquels j’avais étudié - l’alto, le ténor et le basse - mais également de ne plus jamais rejouer les pièces du répertoire néo-classique. Je souhaitais (me) réaliser dans d’autres (en)vies.

J’ai alors appris deux instruments “nouveaux”, le saxophone baryton et le soprano, et me suis consacré pendant ces dix dernières années à de multiples projets musicaux (du théâtre musical avec les DéSAXéS au cirque avec le maître du jonglage contemporain Jérôme Thomas, de la chanson française avec Bonzom au jazz avec des musiciens aussi éclectiques que Gary Brunton, Benjamin Moussay, Edouard Ferlet, Peter Herbert, Antoine Hervé, Chris Culpo, l’ARFI, Eric Löhrer, Luc Isenmann, Jean François Baëz, Antoine Banville...).

En 2001, je suis allé suivre le stage de Dave Liebman à Stroudsburg en Pennsylvanie, et j’ai écrit une pièce en solo intitulée “B : Portrait du saxophone soprano”. Cette rencontre avec Dave fut magique : il est de ceux dont la générosité mêlée à une exigence exceptionnelle nourrissent artistiquement et spirituellement le cours de votre vie !

De retour en France, j'ai pris des cours particuliers avec Steve Lacy. L'universalité de sa pensée artistique, indissociable du saxophone soprano auquel il a consacré sa vie et ses recherches, m'ont profondément marqué. J'avais à l'occasion du stage avec Dave Liebman écrit une pièce en solo intitulée “B : Portrait du saxophone soprano”, sans vraiment songer à une projection future. A l'écoute de cette pièce, Lacy m'incita à poursuivre dans cette voie.

Nourri par ces diverses expériences, je parviens non seulement aujourd’hui à accepter mon passé classique, mais je place également ce parcours sur un plan plus global, où les frontières de la composition, de l’interprétation et de l’improvisation sont parfois difficiles à déterminer. Dès lors, jouer une transcription de Telemann, une pièce contemporaine de Messiaen ou improviser sur “Duke Ellington’s sound of love” se trouve sur le même chemin d’une quête d’absolu.

Désirant entreprendre ce disque solo avec les conseils de Dave Liebman, je lui ai fait cette proposition... qu’il a acceptée. “Faces”, titre de cet album, est le double reflet du musicien compositeur, improvisateur et interprète que je suis, en même temps qu’une série de portaits dédiés aux instruments que je pratique. 

Jean-Charles Richard