Trio Andersen/Smith/Vinaccia biographies





Live at Belleville
CD ECM 177 444-8. Sortie le 3 novembre 2008


Pour ce premier album de son nouveau trio composé du saxophoniste Tommy Smith et du batteur Paolo Vinaccia, Arild Andersen a fait le choix d’un enregistrement public composé d’extraits de concerts donnés au Belleville Club d’Oslo ainsi qu’au Drammen Theâtre. Salué en 2008 par le Choc de l'année Jazzman et le Disque d'Emoi de l'année Jazz Magazine, et par le prix du musicien européen de l'Académie du Jazz, Live at Belleville s'impose comme l’un des disques les plus excitants de la longue carrière du contrebassiste. Cette façon de faire vivre des compositions très raffinées grâce à un sens de l’improvisation des plus débridés permet au trio d’inventer une musique d’une puissance expressive indéniable.

La pièce principale du disque est certainement Independency. Cette œuvre, composée en 2005 à l’occasion du centenaire de la libération de la Norvège de la domination suédoise, se présente comme une sorte de voyage épique aux humeurs continuellement changeantes, qui va de l’improvisation libre au post-bop flamboyant exaltant les qualités d’interaction collective du trio, en passant par de somptueuses ballades aux atmosphères impressionnistes.

Pour les amateurs de longue date d’Andersen, la formule canonique du trio saxophone/basse/batterie ne pourra qu’évoquer les collaborations historiques du contrebassiste avec Jan Garbarek et Edward Vesala (Triptykon) ou encore Sam Rivers et Barry Altschul (Hues, sur le label Impulse). Live at Belleville s’inscrit dans cette tradition. Le saxophoniste écossais Tommy Smith s’y montre magistral de bout en bout. Rendant compte d’un des concerts, Peter Bacon du Birmingham Post écrit : "C’est tout simplement une master-class que nous a offert Smith : une véritable démonstration de ce qu’il est possible de faire avec un saxophone. Sa maîtrise totale de l’instrument excède largement ses registres habituels. Et lorsqu’il laisse s’écouler du haut de cette stratosphère les notes les plus suaves qu’il soit possible d’inventer, il nous coupe littéralement le souffle." L’extrême versatilité stylistique de Smith est particulièrement sensible sur une version très libre et extraordinairement expressive du classique d’Ellington Prelude to a Kiss. Mais plus que tout c’est l’interaction entre les membres du trio qui est exemplaire. Propulsant sans cesse la formation de son drive musculeux dans une relation constante avec la batterie très précise de Paolo Vinaccia, Andersen élargit encore la palette sonore de l’orchestre en rajoutant de discrètes touches de couleur par des effets électroniques choisis, créant dans l’instant de subtils arrangements de cordes en boucles digitales.

Arild ANDERSEN contrebasse, effets électroniques
Andersen est, on le sait, un des musiciens ECM de la première heure. Né à Oslo en 1945, il rejoint le groupe de Jan Garbarek en 1967, et en 1970 fait partie du groupe avec Terje Rypdal et Jon Christensen (les "quatre grands" comme on continue de les appeler dans les pays du Nord), qui enregistre le mythique album Afric Pepperbird. Au cours de la même période, il collabore avec deux grands musiciens américains alors résidents scandinaves, Don Cherry et George Russell, et commence une carrière de sideman qui le fera accompagner tous les grands solistes américains de passage, de Sonny Rollins à Chick Corea. Après un séjour à New York au tournant des années 70, qui lui permet de jouer avec Sam Rivers, Paul Bley, Steve Kuhn et Sheila Jordan, il retourne en Norvège et commence à diriger ses propres orchestres. Il a à ce jour enregistré pas moins de 18 albums en leader ou co-leader sur ECM, permettant au fil des années à de nombreux jeunes talents de se révéler. Des musiciens comme Jon Balke, Tore Brunborg, Nils Petter Molvær ou Vasillis Tsabropoulos se sont tous fait remarquer sur le plan international dans des projets d’Andersen.

Au cours des vingt dernières années, Andersen a également beaucoup travaillé à l’exploration de ces zones de rencontre entre la musique improvisée et la musique folklorique norvégienne - soit en prenant comme base à l’improvisation des airs traditionnels soit en collaborant directement avec des musiciens folk comme la chanteuse Kirsten Braten Berg. Parmi les œuvres qu’on lui a commandées, on trouve Hyperborean, pièce enregistrée en 1996 en compagnie du quatuor à cordes Cikada ainsi qu’Electra (enregistrée en 2005) - vaste projet composé à partir de la tragédie de Sophocle et créé à Athènes à l‘occasion des jeux olympiques. En plus de ses projets personnels, Andersen joue depuis peu dans le nouveau sextet d’Andy Sheppard (un disque ECM de cette formation est en préparation).

Tommy SMITH saxophone ténor
Né à Edimbourg en 1967 le saxophoniste Tommy Smith n’a pas tardé à s’imposer sur la scène jazz écossaise, enregistrant son premier album Giant Strides en 1983, à peine âgé de seize ans. Grâce à une bourse, il intègre cette même année le prestigieux Berklee College of Music de Boston. Là, il forme le groupe Forward Motion et rejoint la formation de Gary Burton avec lequel il enregistre le disque ECM Whiz Kids en 1986. Il a depuis sorti plus d’une vingtaine de disques sous son nom sur les labels Hep Records, GFM, Blue Note Records, Linn Records ainsi que sur le sien : Spartacus. Smith a joué dans un grand nombre d’orchestres, de la petite formation au big band, enregistrant et collaborant avec les plus grands musiciens de jazz comme Joe Lovano, David Liebman, Benny Golson, Joe Locke, Gary Burton, Chick Corea, Tommy Flanagan, John Scofield, John Patitucci, Miroslav Vitous, Jack DeJohnette, Jon Christensen, Kenny Wheeler, et bien d’autres encore. Il a également écrit quelques pièces de musique classique, les interprétant lui-même en compagnie de formations comme l’Orchestra of St. John's Square, le Scottish Ensemble, le Edinburgh Youth Orchestra et le Paragon Ensemble. Il a aussi joué et enregistré avec le pianiste classique Murray McLachlan ainsi qu’avec des musiciens de musique traditionnelle écossaise, comme la chanteuse gaélique Karen Matheson et l’accordéoniste et claviériste Donald Shaw du groupe Capercaillie.

Parmi les collaborations entre Smith et le Scottish National Jazz Orchestra, on trouve des interprétations de pièces de Basie, Ellington, Mingus, Benny Goodman, Gil Evans, Oliver Nelson, Stan Kenton, Thelonious Monk et bien d’autres. Le Scottish National Jazz Orchestra a par ailleurs créé quelques pièces de Smith comme Beauty and the Beast, écrite pour Dave Liebman et Thora dédiée à Joe Lovano.

Paolo VINACCIA batterie
Paolo Vinaccia est né en Italie en 1954 mais vit en Norvège depuis 1979. Batteur, percussionniste et compositeur, il figure sur plus d’une centaine de disques de jazz parmi lesquels des enregistrements de Terje Rypdal, Ketil Bjørnstad, Bendik Hofseth, Bugge Wesseltoft, Mike Mainieri et bien d’autres. Sur ECM, il a participé aux disques de Terje Rypdal Skywards et Vossabrygg, ainsi qu’à ceux d’Arild Andersen Hyperborean et Electra. Vinaccia a également écrit la musique du film “The Beautiful Country”, réalisé par Hans Peter Moland en 2004.

La sortie de Live at Belleville sera accompagnée d’une tournée du trio avec des concerts prévus en Suède, en Écosse, en Angleterre et en Allemagne. Parmi les dates confirmées on trouve : Uppsala Jazz Festival (1er Novembre), London Purcell Room (22 Novembre), Lichfield Arts Centre (28 Novembre), Neuwied Marktkirche (29 Novembre), Edinburgh, The Lot (3 Décembre), Aberdeen, Blue Lamp (4 Décembre), Glasgow RSAMD (6 Décembre), Lanark, Grayfriars Parish Church (7 Décembre), Berlin, Kleist-Haus (10 Décembre). Premiers concerts en France saison 2009/2010 (Jazz aux Arènes, Jazz sur son 31, Pôle Sud, Europa Jazz Festival du Mans).