Alain Jean-Marie biographie

piano



Né à Pointe à Pitre, Alain Jean-Marie aborde le piano en autodidacte dès l’âge de 8 ans, et fait ses débuts professionnels à l’adolescence dans les bals des Antilles.

Il s’installe à Paris en 1973, et joue régulièrement à la Cigale avec Robert Mavounzy et Al Lirvat. A partir de 1976, il accompagne de nombreux solistes, notamment : Hal Singer, Bill Coleman, Chet Baker, Sonny Stitt, Art Farmer, Slide Hampton, Johnny Griffin, Clark Terry, Lee Konitz et bien d’autres.

Il reçoit en 1979 le Prix Django Reinhardt de l’Académie du Jazz. Il enregistre par ailleurs avec Lee Konitz, Charles Tolliver, Harry Edison, Eddie “Lockjaw” Davis, Cat Anderson, Abbey Lincoln.

En 1986, il est chargé de la direction musicale de la pièce de théâtre Lady Day avec Dee Dee Bridgewater, qu’il accompagnera également en concert et en tournée. Cette même année marque le début d’une longue collaboration avec Barney Wilen, et Alain Jean-Marie figure sur nombre d’enregistrements majeurs du saxophoniste jusqu’à sa disparition en 1996.

En 1988, il signe Latin Alley, un magnifique album en duo où il choisit comme interlocuteur le géant de la contrebasse Niels Henning Ørsted Pedersen. En 1992, il est largement plébiscité par la critique pour deux albums exceptionnels : Biguine Reflections, où il retrouve la superbe inspiration de ses racines antillaises. Et Dreamtime, en duo avec Barney Wilen, couronné par Télérama comme le meilleur enregistrement de jazz de l’année.

Au fil de trois nouveaux albums - Biguine Reflections 2 (1996), 3 (1998) et 4 (2000), il continue d’explorer le répertoire des biguines traditionnelles et contemporaines avec le bassiste Eric Vinceno et le batteur/percussioniste Jean-Claude Montredon. Le trio s’associe à partir de 2001 au Caratini Jazz Ensemble pour Chofé Biguine La, première relecture en grande formation du patrimoine antillais orchestrée par Patrice Caratini. Dans la continuité de ce retour aux sources, Alain Jean-Marie élabore en duo avec Daniel Maximin un spectacle piano/voix sur des textes originaux de l’écrivain et poète guadeloupéen.

Aujourd’hui encore, au fil de multiples expériences qui continuent de nourrir son parcours, le territoire de prédilection d’Alain Jean-Marie reste le be-bop, ce qui l’amène à privilégier l’art du trio avec ses partenaires de longue date, le contrebassiste Gilles Naturel et les batteurs John Betsch ou Philippe Soirat. Il développe parallèlement un travail en solo, dont témoigne un premier CD Afterblue (Choc du Mois Monde de la Musique/Jazzman et 4ffff Télérama). Pour cet enregistrement, il reçoit en 1999 le Prix Boris Vian de l’Académie du Jazz (meilleur disque de jazz français), et le Django d’Or 2000 qui récompense le musicien de jazz français de l’année (autres nominés pour ce prix : Daniel Humair et Bernard Lubat). Son dernier album solo, That's What, paraît en 2004. En 2008, le DVD Alain Jean-Marie dans la collection Jazzmen aujourd'hui (Vaugi Productions KDV 0751) reçoit le Prix “Coup de coeur” de l’Académie Charles Cros. En 2009, Universal réédite en coffret sous le titre Afterblue l’album éponyme, et le CD Lazy Afternoon en trio avec Gilles naturel et John Betsch.

Nombre de ceux qui suivent depuis longtemps la carrière d’Alain Jean-Marie ne peuvent que se réjouir de le trouver désormais en position de leader. Personnage aussi discret qu’inspiré, d’une immense culture jazzistique, il possède en effet la subtilité harmonique, l’assise rythmique, l’amour de la phrase mélodique et le sens du toucher qui sont la marque des grands pianistes. Et le distinguent à l’évidence comme un des solistes majeurs de la scène européenne.